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Photo du rédacteurL'Échiquier du Roy René

A la recontre d'Etienne Bacrot.


Le club de Marseille-Echecs organisait, ce vendredi 12 juin, à partir de 19 heures, une rencontre avec le n°1 français et 17eme joueur mondial, Etienne Bacrot. Une trentaine de "pousseurs de bois" s'était donc précipité, rue Papety, dans le sympathique quartier des Catalans, au début de la Corniche John Fitzgerald Kennedy, pour entendre les sages analyses d'un des meilleurs joueurs du monde. Etienne revint sur ses parties du TOP16, qu'il a jouées pour le club marseillais. Nous commençons par une Espagnole, variante Breyer, qu'Evgeny Postny, du club de Metz Fischer, lui opposa. Apparemment, le français est un expert de l'Espagnole qu'il a souvent jouée avec les Noirs et est très à l'aise, aussi, contre cette ibérique défense. Il nous avoua qu'en 2001, alors qu'il jouait pour le désormais disparu NAO Chess Club, il avait suivi un stage sur cette Ouverture avec 2 experts, l'ancien champion du Monde Boris Spassky, grand spécialiste de la variante, peut-être le meilleur, d'après Etienne, et Razuvaev. Devant un auditoire passionné, mélangeant les petits et les grands, avec, au premier plan, un Pierre Gravagna très détendu, un Jean-Marc Giry attentif et scolaire et deux pré-ados qui commencent à croquer leur gobelet, nous arrivons à la "tabiya", c'est à dire la position référence à partir de laquelle la partie va suivre un cour incertain. Ici, le coup standard est 15.a2-a4, mais Etienne, pour surprendre son adversaire, va jouer une variante marginale avec 15.Fg5, souvent joué par Boris Spassky (remember 2001) mais aussi par l'illustre Bobby Fischer, notamment contre ce même Spassky, lors de l'incroyable retour du génie américain, en 1992, pour le remake du match de Reykjavik de 1972, à Belgrade. Postny, apparemment surpris par le coup du français, ne va pas jouer la réponse la plus commune, 15...h6, mais 15...c5 ?!, coup n'étant pas répertorié par la théorie et qui va donner un jeu aisé au français après 16.d5, surtout que le russe va continuer par un 16...c4 ?! qui n'a pas eu l'air de plaire au champion français ! Ici, Etienne nous explique que le plan des Blancs est assez standard. Ne pas toucher aux pions de l'aile-dame pour ne laisser aucun contre-jeu aux Noirs, et commencer à regrouper les forces blanches sur l'aile-roi, avec Dd2, Ch2, Tf1 pour pousser f2-f4 et attaquer le roi Noir. Tristan Remille a l'air d'apprécier la manoeuvre ! Alors que le joueur d'échecs moyen ce serait lancé dans une attaque de mat, le champion français nous souligne que ce n'était pas son objectif, il comptait plutôt saucissonner son adversaire, en neutralisant ces pièces et en ouvrant un second front sur l'aile-dame ! Après 30.Dd3, les Blancs sont nettement mieux, car le Cavalier noir, en g8, fait peine à voir et que le Fou en b7, frappe sur du béton ! Les Blancs contrôlent tout l'échiquier ! Enjoy the game ! Seconde partie analysée, toujours une Espagnole, mais un Gambit Marshall, qui reste la ligne la plus aigüe de l'Espagnole. Etienne, contre Jakovenko, au 24th championnat d'Europe des clubs, à Halkidiki, en octobre 2008, s'était bien préparé, avec son secondant, Arkadij Naiditsch. La partie s'engage sur une ligne qu'avait joué Kramnik contre Aronian, à Erevan, en rapide, en 2007, avec 19.f2-f3. Et au 22eme coup, au lieu de jouer Ff2, le français va jouer la forte nouveauté 22.Fb3-d1 ! qui va amener la partie sur un terrain connu pour Etienne, puisque préparé à la maison, jusqu'à 25.Te2. Et là, Jakovenko craque le premier, en jouant 25...Tf6 ?, laissant une 8eme rangée sans défense et des cases blanches, notamment le pion en f5, soumises à la suprématie du Fou blanc adverse ! Etienne va exploiter à merveille cette imprécision du russe ... Bacrot, E (2705)-Jakovenko, D (2737), ECC Hakildiki 2008, 1-0. Voici la pause pizza qui s'annonce, et tout ce beau monde qui va prendre un peu l'air, rue Papety, à deux pas de la plage des Catalans. Ca y est, les pizzas arrivent, et le maître des cérémonies, le MI Yannick "Allez l'OM" Gozzoli, s'attaque, férocement, à la pizza aux anchois ...un vrai carnage ! sous le regard hébété de Vlad Kramnik et d'Einstein ! Il ne faut pas l'emmerder quand il a faim, le Yannick, il peut devenir méchant ! Un trio de marseillais, hilare, s'agite, sous l'effet du pinard ! Vous être trop aware les gars ! Alors que j'essaye de capter un peu de l'esprit de quelques champions du monde ! Après ces quelques festives agapes, nous reprenons la séance d'analyse, avec une partie jouée en TOP 16, contre le jeune allemand Fabian Doettling. Le joueur d'outre-rhin, est connu pour être extrêmement bien préparé, mais Etienne a détecté une faille dans son répertoire avec les Noirs, il a tendance à jouer des structures de Nimzo-indienne, même contre des systèmes blancs où cette ligne n'est peut-être pas appropriée. Aussi, le champion français va choisir une ligne peu usitée, mais qui fut souvent jouée par un certain Bobby Fischer ! Avec 11.h4, les blancs entrent dans le schéma de l'attaque Est-Indienne, attaquant l'aile-roi noire, alors que les Noirs vont essayer de détruire l'aile-dame blanche. Mais au 25eme coup, Etienne va mal évaluer la position,en jouant 25.Ce3 ?, alors que 25.h6 ! aurait permis une attaque gagnante, sur le roi noir ! En effet après 25...g6 26.Ce3 Ta2, il y a le thème 27.Cxd5 exd5 28.e6 ! avec une attaque décisive ! Malgré son imprécision, le joueur français va arriver à sauver la nulle dans une position compromise, en plaçant, malgré tout, son sacrifice sur d5 ! Bacrot, E (2728)-Doettling, F (2564), TOP 16 (Marseille-Strasbourg) 30.05.2009, 1/2-1/2. Nous allons finir, alors que Gozza trucide, encore, de la pizza aux anchois, sur une nulle qu'Etienne a fait contre le serbe Damljanovic, en TOP 16, avec les Noirs, sur une Benoni. Damljanovic, B (2573)-Bacrot, E (2728), TOP 16 (Antibes-Marseille) 28.05.2009, 1/2-1/2. Et voilà, that's all folks ! Une petit chanson en l'honneur de Yannick, le glouton de pizzas aux anchois !


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